mercredi 23 mai 2018

24 mai 2018
Séminaire Cinéma et Télévision : les relations politico-économiques
Dans le cadre du séminaire culture et Communication -La culture à la télévision animé par Evelyne Cohen

« Espèces d’espaces : parler de cinéma à la télévision »
Christophe Gauthier, professeur d’histoire du livre et des médias contemporains à l’École nationale des chartes
Dimitri Vezyroglou, maître de conférences, membre de l’équipe d’accueil Histoire culturelle de l’art (HiCSA), université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Depuis les années 50, le cinéma a nourri sans discontinuer ce qu’il convient d’appeler les « contenus » télévisuels. Si nous reviendrons brièvement sur le manière dont se structurent les relations entre cinéma et télévision, la présente communication s’attachera moins aux films diffusés qu’aux émissions de télévision sur le cinéma. Dans un contexte historiographique où il est désormais d’usage de parler de « genres télévisuels », on s’interrogera par conséquent sur ce qui fonderait un genre singulier de l’émission de cinéma. Il s’avère en effet que la télévision reste durablement impuissante à constituer un espace qui lui soit propre et – sauf exception – les dispositifs mis en scène par la télévision relèvent de trois grandes catégories : le reportage dans un lieu dévolu – temporairement ou durablement au cinéma (figure dont les nombreuses émissions retransmises depuis le festival de Cannes sont l’emblème) ; la reprise des codes – et par conséquent – des genres propres aux émissions littéraires ou aux émissions de débat, y compris lorsqu’il s’agit de se déplacer au domicile de telle vedette ou de tel cinéaste ; la reconduction télévisuelle des espaces de projection cinématographique (du ciné-club à la salle). De ce point de vue par exemple, la Dernière séance choisit de ne pas investir un studio, mais une salle et de restituer une séance commerciale. Esquisser une typologie des émissions de cinéma, on le voit, c’est en somme répondre à la question du genre et – probablement – à l’échec de la télévision à constituer un espace spécifique qui rende justice à cet autre médium.
Les relations Cinéma/ Télévision des années 1950 aux années 2000
Alain Auclaire, ancien président de la Fémis, président de la commission du cinéma d’art et d’essai
le besoin de programmes des diffuseurs TV
l’inégalité de la concurrence entre les diffuseurs TV et les fournisseurs et diffuseurs de films
la position des diffuseurs TV comme financiers du cinéma, coproducteurs de films, producteurs de programmes TV originaux
le film comme programme «d’appel» de l’audience TV ou comme substitut au programme TV original, passé et présent
le cinéma comme élément de la concurrence entre les opérateurs TV, aux niveaux national, européen, international…
François Hurard, inspecteur général des affaires culturelles, ancien directeur des programmes au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, ancien directeur du cinéma au Centre National de la Cinématographie

A compter des années 60, alors que le cinéma devient un programme assurant de fortes audiences à la télévision, les courbes de croissance de l’équipement des ménages en téléviseurs et de fréquentation des salles de cinéma révèlent un remarquable effet de ciseau, et les professionnels du cinéma ont tôt fait d’imputer à la télévision la cause de leur fragilité et du déclin du cinéma en salles, comme le rappelle dès 1977 René Bonnell dans « Le cinéma exploité ». Il s’ensuit une demande énergique de régulation des rapports cinéma -télévision, qui, ébauchée à l’ère de l’ORTF, ne cessera de prospérer et de se raffiner au fil des nombreuses réformes de l’audiovisuel public, jusqu’à nos jours où subsistent encore largement les cadres juridiques et économiques des relations entre le grand et le petit écran, tels que conçus dans les années 70 et 80. On reviendra donc sur les grands axes de cette régulation des rapports cinéma/TV et son impact culturel à la fois sur la place du cinéma comme programme télévisuel, mais aussi sur le rôle, toujours éminent, de la télévision comme pilier du financement de la création cinématographique


Les séance se tiendront de 16h à 19h à l’École nationale des chartes (65 rue de Richelieu – 75002)

Entrée gratuite dans la limite des places disponibles sur inscription obligatoire à comitehistoire@culture.gouv.fr